vendredi 31 août 2007

Vendange...

Bonsoir !

Un petit message aujourd'hui pour vous informer que je commence les vendanges demain et donc que je ne pense pas publier de nouveaux articles avant lundi.


Je vous souhaite un bon week-end !

A lundi !

Pierre A.

jeudi 30 août 2007

Ceux qui restent

Bonjour !

Au départ l'article d'aujourd'hui ne devait pas être consacré au cinéma, mais la vie réserve des surprises et donc voilà, aujourd'hui, je vais vous parler de Ceux qui restent...

Pour commencer, voici la bande annonce de ce film :



Ainsi que sa critique :

Ceux qui restent

Leurs conjoints étant à l'hôpital, Bertrand et Lorraine sont ceux qui restent... Pour supporter la culpabilité d'être bien vivants, ils ont décidé de s'aider à vivre, à rire et à continuer d'aimer.

Tomber amoureux n’est pas toujours merveilleux. Dans la vie de Bertrand et de Lorraine, c’est même une catastrophe, escamotée par une catastrophe antérieure : le cancer de leurs conjoints.

Dans les couloirs trop éclairés de l’hôpital où il vient chaque jour voir sa femme depuis des mois, Bertrand croise Lorraine, les yeux rougis et du mascara coulant sur les joues : elle vient d’apprendre la maladie de son compagnon. Novice, si l’on peut dire, elle s’accroche à lui, posant des questions, cherchant à se rassurer. « Je dois bien avoir un peu de générosité quelque part. Tout ce que j’ai de plus mesquin ressort », constate-t-elle lors d’une de leurs escapades sur le toit de l’hôpital. Mauvais endroit, mauvais moment : l’amour n’a aucune chance.

Si Lorraine, bravache, l’ignore ou feint de l’ignorer, Bertrand tente de mettre ce sentiment à distance. Sans succès, car per sonne ici n’est héroïque : lorsqu’il déci dera de mentir à Lorraine, ce ne sera pas pour la protéger, mais pour continuer à la voir. Emmanuelle Devos, en papillon affolé, tourbillonne en tous sens pour ne pas tomber et se cogne à un Vincent Lindon au contraire au ralenti, épuisé et alourdi, très émouvant dans une interprétation épurée.
Pour sa première réalisation, Anne Le Ny n’a pas cherché la facilité. Cette actrice, souvent aperçue à la télévision, au théâtre ou dans des seconds rôles chez Agnès Jaoui ou Pierre Jolivet, empoigne son sujet avec pudeur et une arme fatale : l’humour. Sans la moindre fausse note, elle saisit chaque occasion d’alléger le propos, comme dans cette scène de respiration, un barbecue familial où les adultes s’affairent en se plaignant de rater les premiers pas des bébés, tandis que le dernier-né de la famille gambade inopinément dans l’indifférence générale…

Au-delà d’une poignante histoire d’amour ratée, Ceux qui restent est aussi la chro nique d’une culpabilité carnassière. Il évoque la mauvaise conscience, le sens du sacrifice contre lesquels Lorraine tente de se rebeller avec dureté, bien loin des clichés. La peur, aussi. D’être seul, de sur vivre, de ne pas survivre. Le poids du quotidien : les cours d’allemand de Bertrand, les surgelés qu’il fait cramer pour sa belle-fille, adolescente butée. Jamais tire-larmes, tournant farouchement le dos au pathos, le film met en scène des personnages qui nous bouleversent à contre-courant : notre émotion naît de leur lutte pour ne pas se laisser submerger par les leurs.

Juliette Bénabent

Télérama n°3007

Genre : Drame
Nationalité : Français
Durée : 1 h 34 min
Réalisation : Anne Le Ny
Avec : Vincent Lindon, Emmanuelle Devos, Anne Le Ny, Grégoire Oestermann, Christine Murillo

Enfin, vous pouvez retrouver plus d'informations sur ce film ici.

A bientôt !

Pierre A.

mercredi 29 août 2007

L'amour est-il un long fleuve tranquille ?

Bonjour !

Que diriez-vous aujourd'hui de découvrir un nouveau film ? Un nouveau premier film d'ailleurs...

Ce film, c'est Naissance des Pieuvres, c'est le premier film de Céline Sciamma et je vous propose de découvrir plein d'informations sur ce long métrage.


Synopsis

L’été quand on a 15 ans. Rien à faire si ce n’est regarder le plafond. Elles sont trois : Marie, Anne, Floriane. Dans le secret des vestiaires leurs destins se croisent et le désir surgit. Si les premières fois sont inoubliables c'est parce qu'elles n'ont pas de lois.

Entretien avec Céline Sciamma

Pouvez-vous raconter votre parcours pour en arriver à Naissance des Pieuvres, votre premier long-métrage ? Une des particularités de votre trajet, c’est de ne pas avoir fait de court-métrage…

J’ai fait La fémis en section scénario. La fin de mes études a été validée par l’écriture d’un long-métrage. Lors de mon jury de diplôme, Xavier Beauvois était présent… Il m’a dit qu’il fallait absolument que je tourne moi-même ce film. Il semblait que dans l’écriture, il y avait une signature qui pouvait accréditer l’idée que je devais le réaliser. L’idée a fait son chemin et il m’est finalement apparu évident que je n’avais pas envie de le céder à quelqu’un d’autre. J’avais le choix entre plusieurs producteurs et ma rencontre avec Les Productions Balthazar a été finalement déterminante. Ils pensaient que l’étape du court-métrage risquait juste de mettre du temps entre le film et moi. Ils m’ont offert ce luxe de ne pas me faire passer par ce galop d’essai, ce qui a permis de me lancer dans Naissance des Pieuvres avec la fraîcheur nécessaire. Tout a été très vite. Un an après ma sortie de La fémis, j’étais en préparation du film.

D’où vient l’idée du film ? Tout à la fois l’univers de la natation synchronisée et celui de ces trois personnages féminins…

Concernant la natation synchronisée, il y a une anecdote de départ qui est autobiographique. À l’adolescence, j’ai assisté par hasard à un gala de natation synchronisée qui m’avait fait une très forte impression, mais je n’arrivais pas vraiment à discerner pourquoi. J’étais persuadée que j’avais raté ma vie et que j’aurais dû faire ça. Au bout de quelques jours, je me suis aperçue que j’avais été impressionnée par des filles qui, au même âge que moi, étaient déjà dans la concrétisation et dans la prouesse. Et moi je n’étais, au mieux, qu’une promesse. Je trouvais que c’était une situation assez exemplaire de ce qu’on peut ressentir à l’adolescence, c’est-à-dire une sorte de malentendu avec ses désirs. Il y a des choses souterraines qui agissent sur les événements du quotidien. Je trouvais cette situation à la fois complètement anecdotique et en même temps, très forte pour illustrer cet âge-là. Par ailleurs, je crois qu’il est préférable de parler ce qu’on connait. À mon âge, on peut parler de ce qu’on a vécu il y a dix ans. On l’a digéré et, en même temps, on l’a encore dans le ventre. D’autre part, le cinéma c’est souvent le lieu où l’on parle des femmes mais c’est aussi le lieu du fantasme. Ce sont souvent les hommes qui en parlent et j’avais envie de donner un point de vue féminin sur ces trois filles. Et du coup, de prendre le contrepied de ce qui se fait en général, c’est-à-dire la nostalgie, l’émerveillement des premières fois. Au contraire, j’avais envie d’être au présent, dans la cruauté de cet âge-là, de travailler sur des sensations plus que sur la restitution d’états d’âme. C’est la raison pour laquelle je suis partie sur un film à trois têtes. Trois personnages, c’est-à-dire trois problématiques pour me démarquer de mon propre itinéraire, pour m’éparpiller un peu plus et, au final, pour rassembler plus de trajets. Il s’agissait aussi de faire une radiographie de la naissance de la féminité avec des problématiques plutôt archétypales au départ. Ça m’amusait de jouer avec les codes du film adolescent, c’est-à-dire la question de la beauté, celle de l’incertitude et de la chrysalide, et celle du physique disgracieux. Ce sont trois personnages qui pourraient être dans American Pie. L’idée était donc d’installer le spectateur dans cette convention, de le mettre dans des chaussons afin qu’il ait l’impression d’être en terrain connu pour explorer plus loin ces situations de départ et de lui faire faire un trajet. Pour moi, le film raconte le dur métier de fille. Il s’agit donc d’un point de vue féminin de l’intérieur.

Justement, le film frappe notamment par l’absence des adultes. Comment ce parti pris fort s’est-il imposé à vous ?

C’est venu très rapidement. J’ai commencé à écrire des scènes avec les parents. Ça m’a semblé très vite des figures imposées. J’avais une impression de déjà vu. Les parents incarnaient une sorte de loi qui limitait le film dans son genre. Précisément, je crois que l’adolescence est un monde sans loi. Ses impératifs intimes sont liés à une communauté qui, certes, se positionne par rapport aux adultes mais toujours dans une forme de rébellion assez stéréotypée. Il me semblait que cette dimension n’apporterait rien au film. Surtout, il s’agissait de traiter l’adolescence d’une manière épidermique, comme à l’intérieur d’une bulle. Ce qui me semble juste en termes de sensations. Les parents sont des ennemis trop faciles et trop désignés. Enfermer les personnages dans un typage trop sociologique risquait d’appauvrir la singularité du propos. Notamment par rapport à l’homosexualité. Dans le cinéma français, ce sujet est au tout début de son traitement, surtout pour les filles. Je ne voulais surtout pas faire un film sur le trajet classique d’affirmation et de coming out qui implique forcément la loi et les parents. Je voulais laisser ces personnages livrés à eux-mêmes pour vivre cette épreuve du feu. En termes d’identification, je voulais que le spectateur n’ait le choix qu’entre ces trois filles. Que pour des parents, il n’y ait pas ce renfort de s’identifier à une figure paternelle ou maternelle. Cette radicalité vient aussi du désir d’emmener le spectateur là où il n’a pas forcément envie d’aller spontanément. C’est un pari. Tout comme l’absence des garçons. Il n’y a pas de point de vue masculin, ni de vision des hommes dans ce film. Naissance des Pieuvres n’endosse aucun discours sur les garçons. Ils en sont la face B, pour un autre film. Ils ne sont pas là, ils ne parlent pas. Ça tient aussi au point de vue de ces adolescentes pour lesquelles les hommes sont des forces brutes qu’on ne maîtrise pas, avec lesquelles on ne dialogue pas.


Est-ce que vous pensez qu’il y a une spécificité du regard féminin dans Naissance des Pieuvres ?

Le regard féminin m’intéresse surtout dans la fabrication. Mais dans le résultat, ce n’est pas forcément un film que j’ai envie de défendre sous cette bannière-là, ni d’ailleurs sous la bannière du film gay. Mais ce sont des questions que je me suis largement posées. Je crois que ce sont des questions de travail et pas des drapeaux.


Comment avez-vous travaillé concrètement sur ce mélange d’ancrage naturaliste et de stylisation ?

Il y a une volonté d’intemporalité qui s’est manifestée à tous les niveaux, sur les décors ou les costumes notamment. Par exemple, il n’y a pas de téléphones portables. Ce sont des détails qui créent cette forme d’intemporalité que je cherchais. Concernant les vêtements, je crois que les filles sont habillées d’une manière contemporaine mais qu’elles auraient pu être habillées comme ça il y a dix ans, surtout avec le revival actuel des années 90. Je voulais que la bande sonore participe aussi de cette sensation d’intemporalité. C’est la raison pour laquelle les morceaux qu’écoutent les adolescents sont des morceaux écrits spécialement pour le film.
Le travail autour de l’image a aussi beaucoup structuré le mélange de naturalisme et de stylisation. Au cadre, nous avons privilégié une caméra fixe qui manifeste très peu sa présence, un traitement frontal, des séquences peu découpées. À la lumière, des partis pris engagés avec un travail autour de la couleur : les monochromes (rouge pour la boîte de nuit et bleu pour la soirée finale), la lumière verte dans la fête du début, les teintes froides de la piscine…
Cette volonté de stylisation s’applique également au choix des lieux. Il y a eu peu d’intervention sur les extérieurs mais plutôt un choix assez méticuleux. Je connais bien les lieux où j’ai tourné. Il s’agit d’un type de ville qui a poussé dans les années 60. Des villes sans histoire. Ce sont des lieux qui ne charrient aucune fiction, qui sont assez vierges et que personne n’a vraiment filmé. Rohmer a filmé Cergy-Pontoise ainsi que Verneuil dans I comme Icare. Et Verneuil l’a filmé comme si c’était l’Amérique. Pour moi, cette banlieue raconte la middle-class. Elle est très française, très représentative même si elle ne représente pas officiellement un sujet engagé. C’est un lieu qu’on pouvait investir et qui raconte quelque chose d’aujourd’hui. Visuellement, c’est une ville-champignon qui a grandi au gré des projets d’architectes, qui propose des assemblages de lieux assez improbables et des ambiances qui poussent à la stylisation. Cela donne un patchwork de lieux assez étrange. Par exemple, ces colonnes conçues par Ricardo Bofill où a d’ailleurs tourné Rohmer. On ne sait pas où on est, c’est Bienvenue à Gattaca. Les petits lotissements en brique rouge évoquent plutôt certaines banlieues américaines ou l’Europe du Nord. Tous ces lieux sont réellement concentrés sur 20 kms carrés. Il s’agissait de trouver un équilibre entre la vraie personnalité d’un lieu et la mise en scène qu’on pouvait créer autour.

Il y a tout de même un lieu qui structure le film, c’est la piscine, qui est comme une micro-société qui fonctionne avec ses propres règles.

La piscine est un lieu hautement cinématographique. Beaucoup de films français ont leur scène de piscine. C’est généralement le moment où l’héroïne réfléchit. Elle fait deux ou trois brasses et elle revisite sa vie. Sur l’adolescence à la piscine, il y a un grand film, c’est Deep End de Jerzy Skolimowski. La piscine c’est un lieu qui suinte. C’est un espace qui apporte sa part de stéréotypes mais qu’on peut investir de façon très différente. Il y a des films où c’est le lieu du confinement, d’autres au contraire, où c’est le lieu de la liberté. Même dans le traitement sonore, on peut jouer sur l’étouffement ou au contraire, travailler sur un espace plus ouvert. Pour moi, c’est le lieu de la naissance du désir, du dévoilement, de la moiteur. C’est sur ce terrain du désir que Deep End m’a profondément marquée. C’est effectivement aussi l’idée d’un monde qui a ses règles, avec des dimensions visuelles et sonores qui font rêver les metteurs en scène. Avec la natation synchronisée, c’est encore davantage un monde réglé avec des castes. J’ai pratiqué beaucoup d’immersions documentaires dans ce milieu qui est complètement méconnu et assez fascinant. C’est un sport qui est exclusivement féminin et, par conséquent, qui produit un discours sur la féminité. La particularité de ce sport c’est qu’il est très difficile, très athlétique… Les filles s’entrainent vingt heures par semaine. Elles doivent avoir des qualités physiques exceptionnelles. Tout ça pour pas grand chose puisqu’il n’y a pas de carrière possible derrière. Et c’est un sport où l’on produit énormément d’efforts tout en devant les gommer. Les filles doivent donner l’impression que c’est facile et elles doivent absolument sourire. C’est ça qui m’intéressait. Les nageuses de natation synchronisée sont des petits soldats maquillés comme des poupées. Il y a des impératifs de séduction, de combat… En termes de mise en scène, c’était aussi un challenge parce qu’il y a un passé de connivence entre la natation synchronisée et le cinéma avec les ballets nautiques d’Esther Williams. Souvent, quand j’évoquais le film avant de l’avoir tourné, les gens avaient ce genre de souvenirs horrifiés ou nostalgiques. Il y avait des écueils à éviter : le kitsch, la chorégraphie… Pour moi, l’enjeu était de filmer la natation synchronisée comme un sport, c’est-à-dire montrer l’effort, la discipline, le côté militaire… C’est un peu l’armée des filles.


Les autres écueils à éviter étaient sans doute le mépris ou la parodie…

Bien sûr. J’ai de l’admiration pour cet effort qu’on met à produire quelque chose d’absolument vain. Il y a quelque chose d’absurde là-dedans qui est très touchant. J’ai beaucoup de tendresse pour cet univers. J’ai vu des dizaines de compétition. Il y a toujours une fille qui s’évanouit, une autre qui vomit sur le bord de la piscine. Mais ça ne se produit jamais avant que la fille ait salué ou qu’elle ait obtenu sa note. Juste après, elle peut s’effondrer. C’est sublime, c’est-à-dire à la fois beau et terrifiant. C’était un enjeu important de trouver la distance juste par rapport à cet univers et son folklore envahissant.

Quel est le rôle du dialogue dans Naissance des Pieuvres ? C’est un film qui fonctionne sur la rétention et, en même temps, qui s’organise autour de la prise de parole adolescente…

J’y ai beaucoup réfléchi. Traditionnellement, les films sur l’adolescence sont des films de tchatche. Le côté intemporel de Naissance des Pieuvres passe aussi par la possiblité d’éviter de se focaliser sur la langue d’un moment que je n’ai d’ailleurs pas la prétention de maîtriser. Pour moi, être au plus juste c’était d’abord faire parler ces filles comme tout le monde. Par ailleurs, je ne trouve pas forcément juste de placer les adolescents du côté de la logorrhée. C’est plutôt le moment de la rétention. Il s’agissait de travailler sur une parole décisive. J’ai essayé de penser Naissance des Pieuvres comme un film d’action. Dire qu’on est amoureux, c’est manger une poubelle. J’ai trouvé intéressant de travailler en souterrain. Il n’y a aucune parole gratuite. À chaque fois qu’un personnage dit quelque chose, ça engage une action. Tout est allé dans le sens d’un film d’action.


Parlons des trois personnages du film. Commençons par Anne, la fille plus corpulente…

Ce n’est pas le personnage principal mais c’est la seule qui a un trajet de solitude. Elle est en interaction avec le personnage masculin mais au fond, elle est vraiment seule. C’est un personnage qui a été difficile à gérer tout au long du processus parce qu’il avait ce ton à lui et qu’il était très séduisant. Il a fallu qu’il trouve sa place au montage. C’est un personnage qui peut susciter des malentendus, surtout au début du film, et qui participe beaucoup d’une situation archétypale : c’est la bonne copine, la bonne grosse… Une fois qu’il a trouvé sa place, ce personnage est partie prenante de la radicalité du film. Au final, c’est Anne la plus courageuse, celle qui affronte et celle qui va recevoir le moins d’amour, le plus de cruauté. Ce retournement de situation ou d’image est payant. Anne est le pivot, dans ses disparitions comme dans ses réapparitions. La violence de son trajet lui donne une certaine grandeur. Elle rêve à voix haute. C’est la plus enfantine. Elle est dans une démarche de foi, avec des rituels improbables comme enterrer son soutien-gorge, prier… Logiquement, en bonne croyante, elle sera une martyre.


Floriane fonctionne à l’inverse sur la beauté, l’apparence de la facilité, la séduction…

C’est l’objet de désir. En réalité, dès le scénario, j’avais vraiment envie de parler du drame vécu par les belles filles. Le cinéma célèbre en général la beauté des filles et j’avais envie d’y participer, mais il semble qu’il y a là un vrai sujet et que le cinéma est l’instrument idéal pour en parler. On crée du désir autour d’un personnage et, par ailleurs, on parle du problème que le désir pose. Ça crée une ambiguïté intéressante. Il y a une horreur dans le fait d’être trop belle. C’est à partir du moment où cette problématique a émergé que j’ai considéré que Naissance des Pieuvres était un film à trois têtes ou à trois coeurs. Il n’était pas question d’adjuvant et d’opposant. Il était question de trois personnages et de trois véritables trajets. Ça m’a vraiment fasciné de participer à ce désir-là, de le créer, de rendre crédible qu’on puisse tomber amoureux de Floriane et, en même temps de traiter la souffrance générée par ce désir même.


Reste Marie qu’on peut considérer comme le personnage principal du film et qui est surtout un regard…

C’est la plus jeune. J’avais envie de corps un peu disparates, entre enfance et adolesence, et surtout, de ne pas tomber dans le fantasme des sous-vêtements de coton. Marie c’est un mélange de grâce et de gaucherie. Elle est le personnage principal mais, paradoxalement, c’est elle qui est le plus du côté de l’observation. Même si elle a un objectif qu’elle cherche à atteindre, elle est avant tout une lentille qui observe. C’est un personnage qui est dans l’auscultation mais que nous allons ausculter nous aussi. À travers elle, je voulais parler de ce moment où naît un désir qui s’impose. Elle vit la naissance de ce désir en temps réel, comme quelque chose d’imprévisible, et le spectateur doit le vivre en même temps qu’elle.
Nous sommes avec elle dans la séduction, la compréhension, la souffrance… Je voulais incarner ce mouvement qui se déploie sur quelques jours, ce moment où la conscience naît… C’est la naissance du sentiment amoureux vu sous un angle très physique. Je voulais être à l’opposé du sujet de société. Pour moi, l’homosexualité ce n’est pas un sujet, c’est un trajet. Globalement, le film s’arrête là où la plupart des films qui traitent cette problématique commencent.
Naissance des Pieuvres raconte avant tout comment on tombe amoureux. Ce prisme de l’homosexualité permet de raconter une nouvelle fois la naissance de l’amour d’une manière différente. Et offre cette chance de pouvoir filmer des choses qui n’ont jamais été filmées auparavant comme la séquence de dépucelage entre les deux filles. Mais à travers ces trois personnages, le film dit que tous les désirs sont invivables, tous les désirs sont inassouvis et l’homosexualité peut être contextuelle. Le film ne fait pas de Marie un personnage martyr…

À propos de cette séquence du dépucelage, il y a à la fois quelque chose à montrer et à cacher. Comment vous-êtes vous emparée de cette séquence ?

Je ne me suis pas vraiment posée de grands problèmes d’éthique pour cette séquence. Dès l’écriture, je savais comment je voulais la représenter. Je ne voulais pas jouer de l’ambiguïté de la sensualité à ce moment-là. Je voulais que ce soit un moment cru, clinique. Les deux personnages ne veulent absolument pas la même chose. D’un côté, il y a de l’amour et de l’autre, il y a un service. Il fallait trouver la bonne distance. Pour tourner la séquence, je ne me suis posé que des questions de distance. Il s’agissait de trouver les deux cadres qui évitent le voyeurisme. Je me suis posé des questions simples, notamment comment rentrer dans cette scène et comment en sortir. J’ai pensé également aux draps. Et j’ai beaucoup travaillé avec les comédiennes. J’ai cru au plan-séquence, à la prise quasi-unique.


Il n’y a pas de sang sur les draps…

J’ai pensé ce à quoi on allait s’attendre. J’avais écrit qu’il y avait du sang sur la main de Marie. J’ai essayé d’être dans l’économie et j’ai restreint le plus possible. J’ai davantage misé sur les visages que sur le reste. Il faut que les spectateurs croient à une séquence pareille. Je suis beaucoup allée sur les blogs et les forums sur Internet. Il y a des adolescentes qui demandent comment se débarrasser de leur virginité, qui ne veulent pas l’imposer à leur petit ami… Et également des gens qui donnent des réponses très précises… Il fallait faire confiance au geste, au malaise, à la croyance qu’elles avaient, elles…

Parlons des comédiennes et du casting qui sont des éléments fondamentaux du film…

Nous sommes partis sur un casting sauvage. Je voulais des comédiennes qui avaient l’âge du rôle. Pauline Acquart, qui joue Marie, la directrice de casting l’a trouvée au Jardin du Luxembourg, par hasard. Louise Blachère qui joue Anne a répondu à une petite annonce que nous avions placé dans le journal Studio. Adèle Haenel qui joue Floriane, a déjà une expérience au cinéma dans Les Diables de Christophe Ruggia. Je cherchais avant tout des physiques. Dans les films américains, les gens ont des gueules et je trouve ça bien… Je voulais jouer avec ces archétypes, donc, il fallait y aller à fond. Après, il a fallu travailler. On a répété un long mois avant le tournage… Ce n’était d’ailleurs pas des répétitions au sens strict… On a plutôt travaillé à la périphérie des personnages avec un coach, également sur la concentration des adolescentes. Et surtout, il fallait bien se comprendre à propos de ce qu’on voulait raconter, qu’il n’y ait pas de malentendus. Ce qui m’a surprise et touchée, c’est la capacité de ces trois jeunes filles à donner ce qu’elles sont mais aussi à offrir ce qu’elles ne sont absolument pas. Elles sont allées beaucoup plus loin que ce que j’avais imaginé… Les filles voulaient faire le film parce que ça parlait d’elles, ça leur semblait juste, elles étaient investies d’une responsabilité, d’une cause. C’était assez saisissant. Il est assez logique de vouloir faire du cinéma quand on a quinze ans, mais finalement on se rend compte que c’est pour de bonnes raisons.


Qu’avez-vous dit à ces jeunes comédiennes pour les mettre en condition ?

Pour moi, la direction d’acteur c’est avant tout une question de confiance et de relation. Ce n’est pas une affaire technique, il n’y a pas de recettes, encore moins avec des adolescentes. Je voulais les rapprocher de leur personnage car elles en étaient très différentes. Il a fallu les familiariser avec ce qu’elles allaient être. Il fallait toujours recontextualiser. Et aussi travailler sur le corps, sur une démarche qui ne soit pas forcément la leur. J’ai aussi beaucoup travaillé sur la possibilité de responsabiliser ces trois jeunes filles, sur leur capacité à s’engager. Mais aussi sur la sensation, la fatigue, la musique… Bien sûr, il y a des choses qu’on peut prendre à ces comédiennes, mais pas tant que ça. Je ne crois pas beaucoup à la naïveté des comédiens qui seraient, soit possédés par un rôle malgré eux, soit manipulés par un démiurge. Je crois beaucoup à l’engagement de manière globale, ce qui n’empêche pas de donner des directions très précises. Surtout, j’ai vécu avec ces jeunes filles pendant plusieurs mois et il s’est développé entre nous une relation de dévotion mutuelle pour le film.

Parlons maintenant de la musique qui relève d’un style qu’on pourrait qualifier d’électro-aquatique.

Le compositeur de la musique est Para One. Nous nous sommes rencontrés à La fémis où il était aussi élève. Il est donc à la fois cinéaste et musicien. La grande chance c’est d’avoir pu collaborer ensemble de manière très étroite. Dès l’origine, je savais que ce serait lui qui ferait la musique. Il a commencé à la composer très tôt. Par conséquent, on a pu vraiment communiquer et le montage image a pu en être influencé. Le choix de la musique électro tient à son caractère puissamment cinématographique, parce qu’elle permet de créer un objet cohérent dans toute sa matière sonore. Ça aide vraiment à avoir une pensée globale du son du film, ça laisse beaucoup de liberté, ça permet de tenter beaucoup de choses. C’est une musique très narrative. Et en plus, elle se démocratise beaucoup. Elle est à la fois expérimentale et grand public. Le premier morceau du film est le plus strictement électro et le dernier est plus symphonique, plus cinéma, avec ce mélange de cordes et de synthés. Et ça raconte aussi l’évolution du film. Je n’ai jamais pensé la musique comme un commentaire. Il n’y a pas de système pour savoir où elle va intervenir.

Comment aborde-t-on le tournage d’un long-métrage sans avoir jamais dirigé un plateau ? Pensez-vous que c’est un atout ou un handicap ?

J’avais une connaissance du tournage assez rudimentaire. Mais tout de même, à La fémis, on a tous ce micro-apprentissage des métiers des uns et des autres. De plus, j’ai collaboré avec un réalisateur, Jean-Baptiste de Laubier (alias Para One), que j’avais rencontré dans le cadre de l’école et dont j’étais l’assistante-réalisateur, la scripte, la scénariste. J’avais donc un aperçu de ce qu’était la fabrication d’un film, même si je n’avais jamais été aux commandes. Cette virginité relative, je la considère comme un atout. Mes angoisses se sont avérées solubles dans l’action. Surtout, j’ai abordé chaque problème au moment où il se présentait et j’ai appris en permanence. Paradoxalement, cela m’a permis d’affirmer beaucoup de choses. J’étais dans l’action et c’était vraiment un privilège. Par ailleurs, je ne suis pas une cinéphile endurcie. La fiction m’intéresse de manière plus globale. Je suis aussi passionnée de télévision que de cinéma, de bande dessinée ou de littérature. Pour moi, le cinéma n’était pas un rêve d’enfant mais un rêve d’adulte. Je n’étais pas aux prises avec des fantasmes de tournage… Mes velléités de mise en scène étaient liées à l’objet. Ça m’a beaucoup aidé à être avant tout pragmatique.

Entretien réalisé par Thierry Jousse

Pour reprendre son souffle, voici la bande annonce de Naissance des Pieuvres :



Vous pouvez retrouvez les informations techniques ici.

Enfin, je vous propose de terminer avec la critique de ce film parue dans Télérama :

Naissance des pieuvres

Le cinéma aimant l’incertitude, il se tourne souvent vers l’adolescence, cette période incertaine par excellence. Le thème menace d’être tari. Entre autres solutions, Céline Sciamma, 27 ans, lui apporte beaucoup d’eau. Celle de la piscine, lieu moite et cinégénique, où Marie, gigue brune de 15 ans, remarque Floriane, naïade radieuse qui exécute en compagnie de plusieurs filles un ballet de natation synchronisée. Sur les tribunes, Marie ne tient pas en place, quelque chose au fond d’elle la remue. Quoi donc ? La natation synchronisée ? La grâce de la jeune fille ? Ou bien la jeune fille elle-même ?

Aux réponses toutes faites, ce premier film réfléchi et déjà très maîtrisé préfère les tâtonnements. Floriane, qui a tout pour plaire, Marie la garçonne et Anne, la troisième héroïne, une fille boulotte à frange brune, arrivent à un âge où le corps et la tête ne sont plus vraiment synchrones. A l’inverse de la natation synchronisée, symbole de beauté fluide, de performance physique et de rigueur mentale.
La réalisatrice filme cette discipline de sport et de séduction de manière plutôt originale, notamment en recourant à des plans sous-marins. Histoire de voir ce qu’on ne voit pas d’habitude : le formidable effort déployé. Pour le désir, c’est aussi le dessous des choses qui est exploré. Trouver ce qu’elles veulent exactement, voilà ce qui obsède ces jeunes nageuses, pas si sûres de vouloir perdre leur virginité, qui craignent par moments de se noyer en se jetant à l’eau.

Et toi, t’es sur qui ?, le mois dernier, abordait un sujet proche en le clarifiant par la tchatche. Les situations ici sont plus opaques et l’accès au film plus rude – surtout au début, où la réalisatrice se retranche un peu trop derrière sa mise en scène d’école. Autant les mots ont ici du mal à sortir, autant le corps – nu ou habillé, affirmé ou complexé – ne cesse de s’exprimer et d’être exposé. A l’extérieur du bassin, la réalisatrice filme un autre ballet fait d’élans brisés et d’allersretours incessants. Des douches aux vestiaires, de la piscine au décor désert d’une ville nouvelle, les trois filles se cherchent, se frôlent, manœuvrent ou s’enfoncent.

Chacune à sa manière surprend. Ce sont trois grâces imprévisibles, trois filles avec des handicaps visibles ou cachés. Dans cet univers en vase clos, leur apprentissage amoureux ne va pas sans honte, jalousie, vacherie. Chacune fait un trajet long et compliqué pour assouvir un minimum son désir. Un moment, Marie va piquer la poubelle en bas de la maison de sa nymphe chérie. Une fois revenue chez elle, elle la vide et se jette sur un trognon de pomme pourri qu’elle mord à belles dents. L’amour aussi peut être un peu dégoûtant.

Jacques Morice

Télérama n°3005

A bientôt !

Pierre A.

lundi 27 août 2007

Monsieur le Président, Je ne suis pas à vos côtés...

Une fois n'est pas coutume je vous laisse d'abord ouvrir ces trois images dans une nouvelle fenêtre afin de pouvoir les lire plus confortablement :




Que dire de plus ?

Ah si ! Deux ou trois choses quand même...

Déjà, à mon plus grand regret, je n'ai pas reçu personnellement cette lettre de Patrick Devedjian. Quel dommage ! Je l'aurais très volontiers renvoyé, en omettant bien sûr de l'affranchir et de glisser le chèque attendu.

En tout cas, j'apprécie vivement le geste de notre cher Secrétaire général délégué de l'UMP. C'est vrai quand même ! Vous connaissez beaucoup de personne dans votre entourage qui sont prêtes à rédiger A VOTRE PLACE votre lettre exprimant votre appui personnel ainsi que votre soutien sans faille à notre cher président et à son parti ? Bon, il faut apposer sa signature en bas de la missive, c'est quand même pas rien !

Et puis cette idée très écologique de demander notre contribution afin de pouvoir submerger la boite aux lettres de nos chers compatriotes avec une force de frappe encore plus importante... Il fallait oser !

Puisque Monsieur Devedjian semble si sûr que nous voudrons apporter notre contribution à cette démarche politique sans précédent, (encore heureux !), voici le geste que je m'apprête à accomplir si je reçois cette lettre, mais peut-être que vous qui lisez ces lignes l'avez déjà reçu...

Si je reçois cette lettre, je propose de renvoyer, comme demandé, le bulletin dans l'enveloppe réponse ci-jointe, sans l'affranchir, et, sans faire de don non plus.

En échange, vous pouvez garder votre "Bon de la construction d'une France nouvelle" édité à mon nom.

Pierre A.

"Vraie révolution ou baudruche qui dégonflera vite ?"

Bonjour !

Une nouvelle découverte musicale pour commencer cette semaine...

Il s'agit de Kate Nash, jeune artiste de 20 ans qui défraie actuellement la chronique en Angleterre. En effet, le débat qui agite les médias là-bas est "Kate Nash ! Vraie révélation ou baudruche pop qui dégonflera vite ?"


Moi, j'ai découvert cette chanteuse en lisant un article qui lui été consacré sur Rue89 et en écoutant les chansons disponibles sur sa page MySpace, (surtout Merry Happy je dois l'avouer...) et je n'ai pas besoin d'attendre la réponse des médias Anglais pour savoir que je trouve ses chansons très agréables à écouter ! Elle a d'ailleurs déjà sorti un album, Made of Bricks, que vous pouvez acheter en ligne.

Vous pouvez donc vous aussi vous faire votre propre opinion en visitant sa page MySpace, en attendant mieux, son site Internet étant actuellement en construction ou alors en restant sur Le Blog de Pierro et en regardant un de ses clips :



A bientôt !

Pierre A.

vendredi 24 août 2007

Rien à perdre. Ils ont Suzanne.

Bonjour !

Hier je suis tombé par hasard sur un de mes livres que je pensais avoir perdu et, en relisant les premières pages je n'ai pas pu m'empêcher de le relire entièrement...

Ce livre c'est La Bande à Suzanne, de Jean François Deniau. Si vous ne connaissez pas ce livre, voici un petit extrait qui vous donnera peut-être envie de l'emprunter à la bibliothèque ou même, qui sait, de l'acheter !


Extrait de La Bande à Suzanne de Jean François Deniau, Chapitre 2, Une conduite, page 17 :

C'était justement porte des Lilas. Tard le soir. Il pleuvait glacé, terrible. Moi j'étais en train de me faire un Solex attaché à un réverbère. Un peu minable à chouraver, d'accord. Mais on se casse le poignet sur ce qu'on trouve. Fastoche. Une chaîne de gourmette pour demoiselle. Un cadenas de Prisu. Voilà, c'est fini le nesbi. Je me relève, et je vois quelqu'un assis sur une grosse meule qui me regarde. Ce quelqu'un, elle a jupe. C'est une largue. Ouais, une jupe en cuir très serrée sur un petit cul. Elle enlève son casque, ses lunettes, et me dit, belle voix un peu enrouée, "alors fiston, on se paye des vélos de gonzesse ?"

Elle, elle avait une Norton 500 noir et acier d'avant-guerre. Un bijou pour collectionneur. Comment elle grimpait dessus avec sa jupe ? Pof, les mains sur le guidon, une jambe en l'air, à cheval, on lui voyait la foune au passage. Et là, je m'aperçois qu'elle a des chaussures toutes fines, à hauts talons. La classe. Comment elle ne tombait pas ? Elle me lance : "Tu viens faire un tour, minot ? Je t'emmène. Il y a conduite ce soir. Tu as l'air un peu brut de couenne. Faudra que je te polisse à l'astic." Quelle langue elle parle. Je ne comprend rien. Plus tard je saurais. Je saute en selle. Il ne doit pas être loin de minuit.

La Bande à Suzanne, Jean François Deniau.

Ancien ambassadeur, plusieurs fois ministre, marin, spécialiste des missions à risques, Jean François Deniau a écrit de nombreux livres.
Jean François Deniau est membre de l'Académie Française depuis 1992.

A bientôt !

Pierre A.

jeudi 23 août 2007

10 heures quoi ?? Deezer.com !

Bonjour !

Comme promis dans le message précédent, je vais maintenant vous parler de Deezer.com...


Deezer.com, qu'est-ce que c'est ?

Deezer.com c'est le premier site gratuit et légal d'écoute de musiques.

C'est-à-dire ?

Voici quelques extraits du communiqué de presse du 22 août 2007, (hier) :

Après la fermeture par la SACEM de Blogmusik.net en février 2007 le site, renommé Deezer.com, annonce avoir négocié un accord avec les sociétés de droits d'auteurs.

Ainsi, Deezer.com devient le premier site mondial de musique à la demande accessible sans aucune restriction : l’écoute de tous styles de musique sera désormais gratuite, illimitée, légale et accessible à tous les internautes via un navigateur Internet.

[...]

Grâce aux accords négociés avec la SACEM, Deezer.com devient aujourd’hui l’unique acteur à proposer une solution gratuite pour les internautes tout en rémunérant les acteurs de la création musicale (artistes, auteurs, compositeurs, maisons de disques,...) via les revenus publicitaires générés.

[...]

Bref, je ne vous mets pas tout le communiqué mais je pense que l'essentiel est dit, grâce à ce site vous pouvez écouter et partager les musiques que vous aimez en rémunérant les acteurs de la création musicale ce qui est, pour ceux qui me connaissent en tout cas, quelque chose de très important à mes yeux.


C'est pourquoi je fais de la publicité pour ce site, qui dispose déjà d'une bibliothèque relativement bien fournie et qui, toujours d'après le communiqué, est amené à s'étoffer davantage jour après jour.

Vous avez donc sur votre droite un exemple de widget proposé par Deezer.com qui me permet de vous faire écouter des chansons que j'apprécie actuellement, et, vous pouvez bien sûr aller dès maintenant faire un tour sur ce site afin de vous faire votre propre opinion.

A bientôt !

Pierre A.

Des nouveautés sur Le Blog de Pierro

Bonjour !

Aujourd'hui, j'ai l'intention de vous présenter un nouveau site web que j'ai découvert hier et que je trouve très intéressant, mais avant ça, quelques petites mise à jour au niveau du Blog de Pierro.

Comme vous avez pu le constater, suite à vos remarques j'ai entre autres petites modifications :

- diminué le nombre d'articles présent sur la première page, (je vous rappelle que vous pouvez quand même consulter tous les articles du Blog de Pierro de plusieurs façon ; en utilisant le libellé en bas de chaque article afin de voir tous les articles possédant le même libellé, en sélectionnant l'article qui vous intéresse à l'aide du module Articles récents présent dans la colonne de droite et en cliquant sur Messages plus anciens tout en bas de cette page.)
- réorganisé les widgets présentant les derniers articles des flux consacrés à l'actualité d'Apple, de la presse quotidienne française, des blogs, de l'actualité des salles obscures et des derniers articles de Cuk.ch,
- ajouté un widget Mon iTunes afin de vous faire partager la musique de mes artistes préférés ainsi que leurs morceaux
- et enfin, ajouté un nouveau module Ma musique grâce auquel vous allez pouvoir écouter de la musique tout en lisant les derniers articles du Blog de Pierro.

Bien entendu, si vous avez d'autres suggestions, je serais ravi de les entendre et je ferais mon possible pour les suivre à la lettre !

Vous pouvez donc comme d'habitude me contacter par MSN et Skype, ou, si vous n'avez ni l'un ni l'autre en laissant un commentaire à cet article, en sachant que je répondrais plus rapidement si vous passez par une des deux applications citées ci-dessus.

A tout de suite pour mon article sur ce site évoqué au début de ce message...

Pierre A.

mercredi 22 août 2007

Boarding Gate

Bonjour !

Cet été, à part certains films pourtant très médiatisés, comme Ratatouille par exemple, mais pas forcément mauvais, très peu d'entre eux ont retenu mon attention.

Heureusement, Boarding Gate sort aujourd'hui et vient de réveiller ma curiosité...


Boarding Gate c'est le dernier film d'Olivier Assayyas, (Clean, Demonlover, Les Destinées sentimentales, entre autres...), c'est un thriller de presque deux heures qui nous plongent dans une aventure qui se déroule de Paris à Hong Kong.

Mais trêve de blabla, voici la bande annonce :




Et maintenant, la critique de ce film, parue dans Télérama :

Boarding Gate

Sandra et Lester, deux amants criminels, souhaitent racheter un club à Pékin pour refaire leur vie. Mais bientôt Lester disparaît...

Ouvrez grand les oreilles, et écoutez la rumeur du monde : coups de feu, sonneries de portables, clics de souris d’ordinateur, ronronnement des cabines de long courrier… L’immersion d’un spectateur dans un film dépend d’une kyrielle de facteurs, dont, en bonne place, la qualité du son. Les cinéastes français croient souvent qu’il suffit de mixer fort, averse de décibels en stéréo, pour atteindre l’intensité des films hollywoodiens. Olivier Assayas est plus subtil. Dès la détonation, à la fois sèche et percutante, qui retentit au tout début de Boarding Gate, on sait que son nouveau film ne « sonne » ni dur d’oreille ni nouveau riche. Il possède une acoustique différente, qui appartient à la fois au cinéma de genre et au monde d’aujourd’hui, Assayas ne dédaignant pas d’utiliser l’un pour chercher à comprendre l’autre.


Anglophone, truffé de bruits qui sont autant de signes extérieurs de modernité, Boarding Gate n’est donc plus tout à fait un film français, mais certainement pas non plus un produit formaté à l’américaine. Non, aucun studio hollywoodien n’accepterait un scénario assez lâche, qui fait de longues pauses (imposante scène entre les deux personnages principaux, qui mêle rendez-vous d’affaires et rencontre amoureuse) puis s’emballe, se fiche de bâtir sérieusement des personnages pour les traiter presque comme des avatars. Première ou « second life »… ? Formellement, aussi, Boarding Gate ne ressemble qu’à un film d’Assayas : personne d’autre ne filmerait ainsi ce thriller qui court de Paris à Hong-kong, en gros plans, caméra portée, situations saisies à travers des vitres, compositions d’images qui frisent l’abstraction. Le style, ici, est affaire de morale et signale la déshumanisation de la planète.

Boarding Gate est bien le petit frère de Demonlover, l’ambitieuse (et imparfaite) fresque d’espionnage industriel qu’Assayas avait tournée en 2002. Il réactualise quelques figures classiques du film noir – en premier lieu la femme fatale – et les confronte aux mythes d’aujourd’hui, façonnés par la mondialisation. Le business-man, désormais, brasse large : il suffit d’un ordre sur un portable, d’un fax envoyé à l’autre bout du monde, et les grues automates des ports européens débarquent la marchandise, légale ou non.

Le monde change, et pas forcément en bien. Les héros des grands films noirs fuient un passé qui leur colle à la peau. Ici aussi, il est fait référence à un « avant », plus ou moins harmonieux : Sandra, jouée par Asia Argento, était la maîtresse de Miles (le massif Michael Madsen, révélé par Reservoir Dogs), homme d’affaires aux jeux sexuels vraiment particuliers. Ce qui s’est passé entre eux, ce qui lie tous les personnages, antérieurement au récit, est distillé au compte-gouttes, à travers des dialogues allusifs. Chaque conversation est une joute verbale intrigante, et aussi un exercice de style autour de l’idée de pouvoir. Celui ou celle qui croit mener la danse n’est-il pas, sans le savoir, manipulé ?


Bientôt, Sandra est piégée, en fuite. Dès qu’elle débarque en Asie, Boarding Gate troque le vide glacé d’un Occident en perdition pour le grouillement d’une métropole. Plus de faux-semblants : on est dans la réalité des corps, multipliés comme à l’infini, il s’agit juste de préserver le sien, de sauver sa peau. Au cours d’une poursuite haletante, Asia Argento, actrice qui a pu agacer dans sa posture obligée de séductrice provocante, est alors plus nue que nue : sans maquillage, sobrement vêtue, elle gagne en humanité ce qu’elle perd en artifice. Ce qui arrive à l’actrice correspond à la course de son personnage : il lui faut une nouvelle identité, une renaissance loin de ceux qu’elle a trahis (ou qui l’ont trahie). Le désarroi qu’Assayas saisit alors sur le visage métamorphosé d’Asia, la bien prénommée, est l’une des plus belles visions que l’on puisse goûter cet été sur un écran de cinéma.

Aurélien Ferenczi

Genre : Thriller
Nationalité : Français
Durée : 1 h 45 min
Réalisation : Olivier Assayas
Avec : Asia Argento, Michael Madsen, Carl Ng, Kelly Lin

Séduit ?

Pierre A.

Que pensent-ils quand nous sommes dehors ?

Bonjour !

Aujourd'hui, une petite pensée à nos animaux domestiques...

Le chien : " Qu'est-ce qui se passe si mon maitre ne rentre pas à la maison ? Pas de diner ! Alors je meurs !"
Le chat : "Qu'est-ce qui se passe si mon humain ennuyeux ne reviens pas ? Je vais devoir en trouver un autre et le former pour me nourrir et pour nettoyer ma litière."

Heureusement qu'on ne comprend pas ce qu'ils pensent ! ;-)

A bientôt !

Pierre A.

dimanche 19 août 2007

I'll kill her

Bonjour !

Ca y est les vacances sont finies, Le Blog de Pierro va pourvoir reprendre un rythme normal, et, pour bien commencer la reprise, je vous propose aujourd'hui de découvrir mon dernier coup de coeur musical, j'ai nommé : SoKo !


Ce jeune "groupe" est composé de Stéphanie Sokolinski à la voix et "Toma", (Thomas Semence), à la guitare. Elle est comédienne, (vous avez pu l'apercevoir dans le film Dans les cordes, elle est même sur l'affiche), il est le guitariste de Jean-Louis Aubert.

Ils se sont rencontrés, ont enregistré quelques chansons, les ont mises sur MySpace et quelques mois plus tard, on commence a en entendre parler ! Ils ont même fait la première partie d'un concert de Jean-Louis Aubert au Zénith et ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin.

Je vous propose donc de découvrir la chanson I'll kill her à l'aide du son et de l'image :

free music




Voici maintenant les paroles de cette chanson :

I'll kill her

So of course, you were supposed to call me tonight.
You were supposed to call me tonight,
We would have gone to the cinema,
And after to the restaurant,
The one you like in your street.
We would have slept together,
Have a nice breakfast together,
And then a walk in a park, together.
How beautiful is that !
You would have said "I love you",
In the cutest place on earth,
Where some lullabies are dancing
With the fairies.

I would have waited,
like a week or two,
but you never tried to reach me, no,
you never call me back.

You were dating, that bitch blond girl,
If I find her, I swear, I swear,

I'll kill her, I'll kill her,
She stole my future,
She broke my dream.
I'll kill her, I'll kill her,
She stole my future
When she took you away.

I would have met your friends,
We would have had a drink or two.
They would have liked me,
'Cause, sometimes I'm funny,
I would have met your dad,
I would have met your mum,
She would have said "please, can you make some beautiful babies ?"
So we would have had a boy called Tom, and a girl called Suzanne
... Born in Japan !

I thought it was a love story,
But you don't want to get involved.
I thought it was a love story,
But, you're not ready for that.
Me neither,

I'll kill her,
She stole my future,
She broke my dream.
I'll kill her, I'll kill her,
She stole my future
When she took YOU away.

She's a bitch you know,
All she's got is blondness,
Not even tenderness... Yeah,
She's clever...less.
She'll dump your ass for a model called Brendon,
He'll pay for beautiful surgery 'cause he's full of money,
I would have waited,
like a week or two,
but you never tried to reach me, no,
you never call me back,

You where dating, that bitch blond girl,
And if I find her, I swear, you know, I swear,

I'll kill her, I'll kill her,
She stole my future,
She broke my dream.
I'll kill her, I'll kill her,
She stole my future
When she took you away.

I'll kill her, I'll kill her,
She stole my future,
She broke my dream.
I'll kill her, I'll kill her,
She stole my future
When she took YOU away.

Men I told you, you know... If I find her, I really... I mean, I'll kill her for real, that's for sure... You have to know, I mean euh... You know, I can do it... Man
I'll kill her !
--

Enfin, je vous propose pour finir de découvrir une interview qui nous permet d'en savoir un peu plus sur cette charmante interprète :



A bientôt !

Pierre A.

dimanche 12 août 2007

Pas de panique, c'est les vacances !

Bonsoir !

Le Blog de Pierro prend ses quartiers d'été pendant une semaine et sera de retour samedi 18 août, pendant cette petite semaine de vacances, vous pouvez quand même surfer sur les liens qui sont à votre droite. La plupart vont quand même continuer à être mis à jour régulièrement.

Vous pouvez aussi suivre les différents flux d'informations dans les gadgets un peu plus bas dans cette page, ils se mettent automatiquement à jour à intervalles réguliers !

Bonnes vacances, et, à très bientôt !

Pierre A.

mardi 7 août 2007

The Girl

Bonjour !

Aujourd'hui, je vais vous parler du site de Julia Peirone.

Julia Peirone est une artiste argentino-suédoise née en 1973. Elle vit et travaille actuellement à Stockholm.


Sur son site, vous pouvez découvrir de nombreuses photos ainsi que des informations sur les expositions qu'elle a faite.

La série de photos que je préfère est intitulé The Girl, c'est une série de photos sur laquelle on peut apercevoir une fille dessinée à la main qui apparaît sur des cartes postales et sur des scènes du match Angleterre-Argentine de la coupe du monde de football 98. C'est la plus ancienne série de photos du site. (Entre 1997 et 1999)


Vous pouvez accéder à son site ici et à la série de photographies The Girl .

A bientôt !

Pierre A.

lundi 6 août 2007

Avez-vous déjà vu Le Seigneur des...

Bonsoir !

Aujourd'hui, une vidéo trouvée sur Dailymotion montrant une version pour le moins, originale, du Seigneur des Anneaux... (A regarder en plein écran...)



Ah, la technologie !!

A bientôt !

Pierre A.

dimanche 5 août 2007

Lo que sé de Lola

Bonjour !

Après vous avoir présenté Ratatouille, qui n'a pourtant pas spécialement besoin de publicité, (mais ce blog est quand même dédié à ce que j'aime), je vais aujourd'hui vous parler d'un film qui lui, a plus besoin de soutien...

C'est un film Espagnol et Français, distribué par Lazennec et associés et Pierre Grise distribution, ce film a été présenté en Sélection officielle compétition San Sebastian 2006. (2006 - Espagne / France - 112mn - 35mm - couleurs - dolby SRD)

Lo que sé de Lola (Ce que je sais de Lola)

Il est sorti le 1er août 2007.

Voici maintenant pas mal d'informations sur ce film qui proviennent du dossier de presse :


SYNOPSIS

Léon est homme seul qui n'a pas d'occupation et aucun contact avec personne. Il ne fait que de s'occuper de sa vieille mère malade. Pour tromper sa solitude, Léon a pris l'habitude de voler le courrier de ses voisins, écouter les conversations ou suivre les allers et venues des passagers de la petite gare voisine.

Un jour, Dolorès, une jeune Espagnole bruyante, emménage dans l'appartement voisin et devient le principal centre d'attraction de Léon. Il surveille ses fréquentations, partage ses joies et ses peines, ses amours et ses déconvenues sans même qu'elle ne s'en rende compte.

Année après année, Léon tient un petit carnet où il note tout ce qui la concerne…


NOTES D'INTENTION

Léon, c'est moi.

Comme moi, il a transformé le monde à sa mesure, il regarde le monde autour de lui avec fascination. Pour moi, la fille que je suis dans la rue et que je n'aborderai jamais, cache toujours un mystère. Il y a toujours quelque chose de mystérieux dans la conversation que je surprends dans un bar ou dans les disputes du couple du 2ème étage que j'entends résonner tôt le matin dans la cour de l'immeuble.

Parfois, les écrivains ou les réalisateurs ont besoin d'un élément déclencheur pour écrire. Pour moi, il suffit de descendre à l'épicerie. J'aime les personnages ordinaires, misérables, ceux qui ressemblent à tout le monde mais qui vivent, à l'intérieur, des histoires tumultueuses d'amour et de désir. Car notre histoire est avant tout une histoire d'amour, bien que personne ne prononce jamais le mot.

Lola est aussi un film sur le regard et le désir. Les conventions sociales sont habituellement maîtresses du temps du regard. Ce film parle de quelqu'un de dangereux pour la société car il regarde beaucoup plus longtemps que les conventions ne l'exigent et déséquilibre la balance sociale. Et c'est par-dessus tout un film sur le désir, un film sur le désir de Léon pour Dolorès et la volonté de représenter le désir avec les moyens du cinéma.

Pour moi, Léon est un personnage fascinant car il vit dans l'oisiveté avec des rituels et des habitudes qui ne concernent que lui. Contrairement à la plupart des gens, il n'a de compte à rendre à personne. Léon trouve sa raison de vivre avec Dolorès, une Espagnole exubérante fraîchement débarquée dans cette banlieue insipide et mortelle, qui va bouleverser sa vie depuis l'autre côté du mur.

Lola Duena m'a souvent dit qu'il s'agissait de l'histoire d'un ange gardien, Léon, qui protège une pauvre fille sans défense, Lola, mais sans rien attendre en retour. En fait, Lola est l'histoire d'un amour impossible mais inextinguible car l'un des amoureux ignore l'existence de l'autre.

JAVIER REBOLLO

Javier Rebollo

Javier Rebollo est né à Madrid en 1969. Il est l'un des réalisateurs de courts-métrages le plus prolifique en Espagne. Entre 1997 et 2002, il a réalisé les films suivants : Au milieu de nulle part (1997); Salut Etranger ! (1998), La valise ouverte (1999), Le bonordre des choses (2001) et Dans des lits séparés (2002). Ils ont tous été présentés au Festival de Valladolid et lui ont rapporté plus d'une centaine de récompenses dans les plus grands festivals internationaux dont deux nominations aux Goya. En 2003, les festival du court métrage de Brest lui a rendu hommage. En 2004, le même hommage lui est rendu à Bruxelles.

Javier Rebollo a également réalisé deux films documentaires qui lui ont également valu de nombreux prix.

FICHE ARTISTIQUE

Léon : Michaël ABITEBOUL
Dolores : Lola DUENAS
Carmen : Carmen MACHI
La mère de Léon : Lucienne DESCHAMPS

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Javier Rebollo
Scénario : Lola Mayo, Javier Rebollo
Image : Santiago Racaj
Direction artistique : Miguel Angel Rebollo, Rafa Jannone
Montage : Angel Hernandez Zoido
Costumes : Inma Garcia, Ines Liverato
Montage son : Pelayo Gutierrez
Production : Jérôme Vidal, Damian Paris, Pedro Castor, Piluca Baquero

Distribution France : Pierre Grise Distribution www.pierregrise.com

Pour finir, la liste des prix qu'il a déjà remporté :

Official Competition Section / London Film Festival, United Kingdom. FIPRESCI Award
Spanish Goya Awards. Nominated as Best New Director (Nominé dans la catégorie Meilleur Nouveau Directeur)
Punta del Este International Film Festival, Uruguay. Best Actress (Meilleure Actrice)
Tudela National Film Festival, Spain. Best Direction (Meilleur Direction)
Nantes Spanish Film Festival, France. Jules Verne Award to Best Film (Récompense Jules Verne du Meilleur Film)
Guadalajara International Film Festival, Mexico. Best First Film (Meilleur Premier Film)
Montevideo International Film Festival, Uruguay. Special Prize of the Jury (Prix Spécial du Jury)

Vous pouvez voir la bande annonce ici.

A bientôt !

Pierre A.

vendredi 3 août 2007

Ratatouille

Bonjour !

Au menu aujourd'hui, une ratatouille pas comme les autres !

Je veux bien entendu parler du film Ratatouille, en salles depuis mercredi.

Ratatouille c'est l'histoire de Rémy, un rat qui veut devenir un grand chef ! Il va réussir à s'introduire dans le restaurant de son maître spirituel, un peu contre son gré il faut le reconnaître, et là, il ne va pas résister à la tentation de sauver une soupe malheureusement compromise par le commis aux poubelles...


Si vous voulez en savoir plus avant de foncer au cinéma, voici la critique publiée dans Télérama :

Ratatouille

Dans un Paris au kitsch délicieux, une joyeuse farce qui règle son compte à la malbouffe. Réservez votre table…

Cela faisait longtemps qu’un film n’avait pas célébré avec autant d’allant et de kitsch éclatant la France, sa cuisine, ses bons produits et Paris, capitale du goût, où la Tour Eiffel clignote, la Seine miroite, les quais sont propices aux confidences de minuit. Ratatouille, le nouveau mets de la maison Pixar, fait penser plus d’une fois à Un Américain à Paris, de Vincente Minnelli. Mais avec un rongeur à la place de Gene Kelly et l’art des fourneaux au lieu de celui des pinceaux. Rémy, le jeune rat gastronome, veut devenir cuisinier. Pour se procurer une pincée de safran en vue d’un mélange inédit, il est capable de braver tous les dangers. Ni l’incompréhension de sa famille, ni le fait d’appartenir précisément à l’espèce animale la plus haïe dans une cuisine ne pourront le détourner de son rêve : être le nouveau grand chef parisien. Pour approcher du piano, il va prendre le contrôle d’un grand dadais roux et mou, commis aux poubelles et incapable de faire cuire un œuf.


Gestes dirigés et maladresses à gogo : l’association du « petit chef » et de sa marionnette, au sens propre du terme, relève du meilleur burlesque en 3D. Bavard et érudit en matière culinaire, le scénario, quant à lui, révèle un fond souvent goûteux derrière le classique accomplissement du petit héros. Il s’agit d’abord de tirer la langue à la malbouffe sous vide et autres lignes de surgelés créées par un chefaillon teigneux et cupide. A cela Brad Bird, le créateur des Indestructibles, fait aisément préférer le monticule rutilant de pétales de tomates, lamelles de courgettes, émincé d’aubergines et dentelles de poivrons, dont la saveur traverse l’écran. Autre « fléau », la critique, ici personnifiée par Anton Ego, chroniqueur gastronomique morbide, sec et sans cœur. Sauf qu’il connaîtra la révélation, une ratatouille madeleine de Proust le ramènera à son enfance et le convertira enfin à la volupté. Le film s’inscrit donc en faux contre le cliché en vigueur : non, le critique n’est pas un être qui boude son plaisir et retient ses émotions... Par ailleurs, il est amusant de penser que, cet été, des millions d’enfants autour du monde vont prononcer, et avec tous les accents imaginables, le mot « ratatouille ». Voire demander à y goûter.

Guillemette Odicino-Olivier
Télérama n°3003-3004

A bientôt !

Pierre A.