vendredi 3 août 2007

Ratatouille

Bonjour !

Au menu aujourd'hui, une ratatouille pas comme les autres !

Je veux bien entendu parler du film Ratatouille, en salles depuis mercredi.

Ratatouille c'est l'histoire de Rémy, un rat qui veut devenir un grand chef ! Il va réussir à s'introduire dans le restaurant de son maître spirituel, un peu contre son gré il faut le reconnaître, et là, il ne va pas résister à la tentation de sauver une soupe malheureusement compromise par le commis aux poubelles...


Si vous voulez en savoir plus avant de foncer au cinéma, voici la critique publiée dans Télérama :

Ratatouille

Dans un Paris au kitsch délicieux, une joyeuse farce qui règle son compte à la malbouffe. Réservez votre table…

Cela faisait longtemps qu’un film n’avait pas célébré avec autant d’allant et de kitsch éclatant la France, sa cuisine, ses bons produits et Paris, capitale du goût, où la Tour Eiffel clignote, la Seine miroite, les quais sont propices aux confidences de minuit. Ratatouille, le nouveau mets de la maison Pixar, fait penser plus d’une fois à Un Américain à Paris, de Vincente Minnelli. Mais avec un rongeur à la place de Gene Kelly et l’art des fourneaux au lieu de celui des pinceaux. Rémy, le jeune rat gastronome, veut devenir cuisinier. Pour se procurer une pincée de safran en vue d’un mélange inédit, il est capable de braver tous les dangers. Ni l’incompréhension de sa famille, ni le fait d’appartenir précisément à l’espèce animale la plus haïe dans une cuisine ne pourront le détourner de son rêve : être le nouveau grand chef parisien. Pour approcher du piano, il va prendre le contrôle d’un grand dadais roux et mou, commis aux poubelles et incapable de faire cuire un œuf.


Gestes dirigés et maladresses à gogo : l’association du « petit chef » et de sa marionnette, au sens propre du terme, relève du meilleur burlesque en 3D. Bavard et érudit en matière culinaire, le scénario, quant à lui, révèle un fond souvent goûteux derrière le classique accomplissement du petit héros. Il s’agit d’abord de tirer la langue à la malbouffe sous vide et autres lignes de surgelés créées par un chefaillon teigneux et cupide. A cela Brad Bird, le créateur des Indestructibles, fait aisément préférer le monticule rutilant de pétales de tomates, lamelles de courgettes, émincé d’aubergines et dentelles de poivrons, dont la saveur traverse l’écran. Autre « fléau », la critique, ici personnifiée par Anton Ego, chroniqueur gastronomique morbide, sec et sans cœur. Sauf qu’il connaîtra la révélation, une ratatouille madeleine de Proust le ramènera à son enfance et le convertira enfin à la volupté. Le film s’inscrit donc en faux contre le cliché en vigueur : non, le critique n’est pas un être qui boude son plaisir et retient ses émotions... Par ailleurs, il est amusant de penser que, cet été, des millions d’enfants autour du monde vont prononcer, et avec tous les accents imaginables, le mot « ratatouille ». Voire demander à y goûter.

Guillemette Odicino-Olivier
Télérama n°3003-3004

A bientôt !

Pierre A.