mercredi 22 août 2007

Boarding Gate

Bonjour !

Cet été, à part certains films pourtant très médiatisés, comme Ratatouille par exemple, mais pas forcément mauvais, très peu d'entre eux ont retenu mon attention.

Heureusement, Boarding Gate sort aujourd'hui et vient de réveiller ma curiosité...


Boarding Gate c'est le dernier film d'Olivier Assayyas, (Clean, Demonlover, Les Destinées sentimentales, entre autres...), c'est un thriller de presque deux heures qui nous plongent dans une aventure qui se déroule de Paris à Hong Kong.

Mais trêve de blabla, voici la bande annonce :




Et maintenant, la critique de ce film, parue dans Télérama :

Boarding Gate

Sandra et Lester, deux amants criminels, souhaitent racheter un club à Pékin pour refaire leur vie. Mais bientôt Lester disparaît...

Ouvrez grand les oreilles, et écoutez la rumeur du monde : coups de feu, sonneries de portables, clics de souris d’ordinateur, ronronnement des cabines de long courrier… L’immersion d’un spectateur dans un film dépend d’une kyrielle de facteurs, dont, en bonne place, la qualité du son. Les cinéastes français croient souvent qu’il suffit de mixer fort, averse de décibels en stéréo, pour atteindre l’intensité des films hollywoodiens. Olivier Assayas est plus subtil. Dès la détonation, à la fois sèche et percutante, qui retentit au tout début de Boarding Gate, on sait que son nouveau film ne « sonne » ni dur d’oreille ni nouveau riche. Il possède une acoustique différente, qui appartient à la fois au cinéma de genre et au monde d’aujourd’hui, Assayas ne dédaignant pas d’utiliser l’un pour chercher à comprendre l’autre.


Anglophone, truffé de bruits qui sont autant de signes extérieurs de modernité, Boarding Gate n’est donc plus tout à fait un film français, mais certainement pas non plus un produit formaté à l’américaine. Non, aucun studio hollywoodien n’accepterait un scénario assez lâche, qui fait de longues pauses (imposante scène entre les deux personnages principaux, qui mêle rendez-vous d’affaires et rencontre amoureuse) puis s’emballe, se fiche de bâtir sérieusement des personnages pour les traiter presque comme des avatars. Première ou « second life »… ? Formellement, aussi, Boarding Gate ne ressemble qu’à un film d’Assayas : personne d’autre ne filmerait ainsi ce thriller qui court de Paris à Hong-kong, en gros plans, caméra portée, situations saisies à travers des vitres, compositions d’images qui frisent l’abstraction. Le style, ici, est affaire de morale et signale la déshumanisation de la planète.

Boarding Gate est bien le petit frère de Demonlover, l’ambitieuse (et imparfaite) fresque d’espionnage industriel qu’Assayas avait tournée en 2002. Il réactualise quelques figures classiques du film noir – en premier lieu la femme fatale – et les confronte aux mythes d’aujourd’hui, façonnés par la mondialisation. Le business-man, désormais, brasse large : il suffit d’un ordre sur un portable, d’un fax envoyé à l’autre bout du monde, et les grues automates des ports européens débarquent la marchandise, légale ou non.

Le monde change, et pas forcément en bien. Les héros des grands films noirs fuient un passé qui leur colle à la peau. Ici aussi, il est fait référence à un « avant », plus ou moins harmonieux : Sandra, jouée par Asia Argento, était la maîtresse de Miles (le massif Michael Madsen, révélé par Reservoir Dogs), homme d’affaires aux jeux sexuels vraiment particuliers. Ce qui s’est passé entre eux, ce qui lie tous les personnages, antérieurement au récit, est distillé au compte-gouttes, à travers des dialogues allusifs. Chaque conversation est une joute verbale intrigante, et aussi un exercice de style autour de l’idée de pouvoir. Celui ou celle qui croit mener la danse n’est-il pas, sans le savoir, manipulé ?


Bientôt, Sandra est piégée, en fuite. Dès qu’elle débarque en Asie, Boarding Gate troque le vide glacé d’un Occident en perdition pour le grouillement d’une métropole. Plus de faux-semblants : on est dans la réalité des corps, multipliés comme à l’infini, il s’agit juste de préserver le sien, de sauver sa peau. Au cours d’une poursuite haletante, Asia Argento, actrice qui a pu agacer dans sa posture obligée de séductrice provocante, est alors plus nue que nue : sans maquillage, sobrement vêtue, elle gagne en humanité ce qu’elle perd en artifice. Ce qui arrive à l’actrice correspond à la course de son personnage : il lui faut une nouvelle identité, une renaissance loin de ceux qu’elle a trahis (ou qui l’ont trahie). Le désarroi qu’Assayas saisit alors sur le visage métamorphosé d’Asia, la bien prénommée, est l’une des plus belles visions que l’on puisse goûter cet été sur un écran de cinéma.

Aurélien Ferenczi

Genre : Thriller
Nationalité : Français
Durée : 1 h 45 min
Réalisation : Olivier Assayas
Avec : Asia Argento, Michael Madsen, Carl Ng, Kelly Lin

Séduit ?

Pierre A.

Que pensent-ils quand nous sommes dehors ?

Bonjour !

Aujourd'hui, une petite pensée à nos animaux domestiques...

Le chien : " Qu'est-ce qui se passe si mon maitre ne rentre pas à la maison ? Pas de diner ! Alors je meurs !"
Le chat : "Qu'est-ce qui se passe si mon humain ennuyeux ne reviens pas ? Je vais devoir en trouver un autre et le former pour me nourrir et pour nettoyer ma litière."

Heureusement qu'on ne comprend pas ce qu'ils pensent ! ;-)

A bientôt !

Pierre A.